Le pied

Publié le par Alex

Ceux qui me connaissent ont raisons. J’éprouve un besoin absolu d’aller vers les autres. Qu’importe avec qui, en quelles circonstances.
Il parait qu’on m’aime pour ça. Pas que je sais mettre en confiance, mais, je sais être charmant, et cela doit assurément aider.

 

En ce moment, il n’y a plus grand monde en ville. Cela laisse l’occasion d’en profiter autrement. J’y marche en goûtant à nouveau au plaisir solitaire du walkman. Il s’agit d’un appareil bien plus moderne, mais j’y applique la même régularité de pas. On ne se perd pas dans sa ville, il faut ainsi s’appliquer pour aller nulle part. Parfois le parc, d’autre les travaux piétonnisateurs, et toujours à la fin, l’entracte. Je m’amuse même à photographier quelques instants ; ces appareils sont vraiment modernes.

 

Ainsi je suis solitaire en terrasse, café tiède et Delillo délicieux. J’y passe des vies entières, la musique de Buckley, de Pärt, de Morrison, de Reed, Cale et Warhol, accompagnent gentiment les pages sur un homme qui meurt.

Les amis qui passent s’arrêtent. Je leur parle du livre, leur prête mes écouteurs, comme un ado. Alors, on s’assoie, et on parle des heures. Je referme donc le livre, l’appareil se voit muté, et la musique, les bouquins, la politique, la psychologie, la sociologie, les yeux de ***** *, la mémoire, la parole ; la salade périgourdine, le clos morine, le pepsi.

 

Tous les jours depuis une semaine !

Après demain, je joue la même en capitale.

Le pied, je vous dis.

 

Publié dans JoujouX

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